Problématique tendant à démontrer l’impossibilité de la traduction.
Fondamentalement, j’ai fait – et je fais – trois ou quatre critiques au discours que développent les Problèmes théoriques de la traduction. La première et la principale est de s’être enfermé dans ce que j’ai appelé la problématique de l’objection préjudicielle, c’est-à-dire de s’être posé une question séculaire et «métaphysique» à laquelle il n’y a guère à proprement parler de réponse – à savoir: La traduction est-elle possible ? – et donc de s’y être «empêtré».
1- Georges Mounin a été le premier en traduction à conceptualiser la notion d’objection préjudicielle dans ses deux ouvrages-phares (Les belles infidèles et Les problèmes théoriques de la traduction). Cette problématique innerve ces deux ouvrages. Jean-René Ladmiral est, quant à lui, à l’origine de l’expression « problématique de l’objection préjudicielle ».
Communication personnelle avec Jean Delisle (9 octobre 2021).
2- La problématique de l’objection préjudicielle ne renvoie pas seulement, ni même sans doute principalement, aux difficultés de la traduction, qui sont réelles ; elle n’est que le contre-coup d’une attitude intellectuelle d’ensemble, elle a sa place assignée dans le cadre d’un champ idéologique qui lui donne son sens et l’explique.
3- Emprunté au domaine du droit, préjudiciel se dit de “ce qui précède le jugement”.
Basic premise of translation theory according to which the act of translation is impossible.
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إشكالية في الترجمية ترمي إلى إثبات استحالة فعل الترجمة.
1- تعبِّر هذه الإشكالية عن التعارض بين النظرية والتطبيق: فالترجمة ممكنة تطبيقًا في مسارها التاريخي، ومستحيلة نظريًا في مسارها التاريخي أيضًا. وفي كلام لادميرال إدانة واضحة لإشكالية الاعتراض المسبق التي يحمل لواءها علماء اللغة “الأرستقراطيون” في مواجهة “طبقة المترجمين العاملة”.
2- ذكرت الأطاريح الصادرة عن سلسلة المصدر-الهدف المقابل “اعتراض مسبق” للدلالة على هذا المفهوم. لكنّ هذا المفهوم مقترض من ميدان القانون الذي يترجم صفة préjudiciel بـ “استباقي” على نحو “مسألة استباقية” (question préjudicielle).