L’importance de la terminologie dans la formation des traducteurs juridiques au Liban

Intitulée « Une formation spécifique tridisciplinaire des traducteurs juridiques au Liban », la thèse de doctorat, soutenue par Nadira FAHED le 20 novembre 2023, s’est basée sur une étude empirique menée auprès des traducteurs, des donneurs d’ordre et des chefs de département de traduction de cinq écoles de traduction au Liban. Cette étude a confirmé que la demande est plus importante que l’offre sur le marché de la traduction juridique au Liban.

Le jury, présidé par Madame le Professeur Nadine Riachi Haddad, comprenait le directeur de la thèse, Pr. Lina Sader Feghali (USJ), le premier rapporteur, Pr. Nadine Riachi Haddad (USJ), le deuxième rapporteur, Pr. Bart Defrancq (Université de Gand, Belgique) ainsi que les examinateurs, Pr. Nada Kfouri Khoury (USJ) et Mme Ismahene Sonia Halimi Mallem, professeure associée (Université de Genève, Suisse). Il a décidé de lui octroyer la mention Très honorable.

Première en son genre, au Liban et dans le monde arabe, cette étude empirique a servi de base à l’élaboration d’un référentiel de compétences qui permettra éventuellement de former des traducteurs dont le profil sera plus adapté aux exigences du marché de la traduction juridique au Liban. Le programme de formation proposé joint la traduction, le droit et la linguistique juridique.

Parmi les résultats à retenir de l’étude entreprise sur l’importance de la terminologie dans la formation des traducteurs juridiques au Liban, nous retenons ces chiffres. 29,2 % des traducteurs sondés ont considéré comme difficultés insurmontables les problèmes terminologiques qu’ils rencontrent notamment lors de la recherche d’équivalents en arabe pour les termes juridiques. De plus, 44,4 % des traducteurs sondés rencontrent des difficultés à trouver des ressources fiables. À noter, par ailleurs, que parmi les facteurs qui incitent les donneurs d’ordre à hésiter à confier la traduction des textes juridiques à un traducteur, figurent le manque de précision (58%), les mauvais choix terminologiques (49,3%) et les erreurs de sens (49.3%).

Facteurs qui incitent les donneurs d’ordre à hésiter à confier la traduction des textes juridiques à un traducteur

En effet, l’un des principaux défis du traducteur juridique se situe au niveau des concepts et des termes juridiques puisque « chaque système de droit découpe la réalité juridique comme il l’entend et, sur cette base, opte pour le choix d’un mot au détriment d’un autre pour définir un concept juridique particulier » (Terral, 2004, p. 878).

Pour en savoir plus sur l’étude empirique entreprise dans le cadre de la thèse, lire l’article publié dans la revue Traduction et Langues :
Fahed, N. et Sader Feghali, L. (2022). La formation en traduction juridique au Liban : une étude de terrain. Revue Traduction et Langues, 20 (1), pp. 173-189, disponible en ligne sur  la plateforme ASJP: https://www.asjp.cerist.dz/en/downArticle/155/21/1/203515