Unité cognitive qui dépasse l’optique linguistique de l’unité de traduction puisqu’elle ne se fonde qu’en partie sur les mots du texte, auxquels le traducteur ajoute ses connaissances extralinguistiques, qu’elles lui viennent de son bagage cognitif ou des parties du texte lues et traduites précédemment. Elle donne au traducteur une latitude certaine par rapport à la langue de l’original, libère sa créativité et lui permet d’établir des équivalences entre les textes.

Les unités de sens se succèdent en se chevauchant dans l’esprit de l’interprète de simultanée pour produire le sens général, elles se transforment en connaissances déverbalisées au fur et à mesure qu’elles s’intègrent en des unités plus vastes, en des idées plus conséquentes. […] l’unité de sens est le plus petit élément qui permet l’établissement d’équivalences en traduction. En deçà, il ne peut y avoir que des correspondances ; au-delà, des synthèses, des résumés ou des paraphrases. L’unité de sens n’existe qu’au plan du discours ; elle ne se confond pas avec des mots, des syntagmes, des collocations ou des figements. Représentation mentale, elle correspond au plan psychique à un état de conscience de courte durée. 

1- L’unité de sens est délimitée par le moment où apparaît la compréhension. Observable en interprétation simultanée, l’unité de sens existe pareillement dans la lecture courante d’un écrit mais est moins facile à discerner en raison de la fixité de l’écrit et de la possibilité d’attardement sur un vocable ou une phrase. 

2- Dans , une distinction claire est établie entre l’unité de traduction et l’unité de sens dans ce tableau synoptique :

A cognitive unit that goes beyond the linguistic aspect of the translation unit, since it is only partly based on the words of the text, to which the translators add their extra-linguistic knowledge, whether it stems from their encyclopaedic knowledge or from the parts of the text previously read and translated. It gives them latitude regarding the source language and thus frees their creativity and allows them to establish equivalences between texts.

Units of sense overlap one another in the simultaneous interpreter’s mind to produce an overall sense. They are turned into deverbalized knowledge as they gradually integrate larger units and become more significant ideas. […] a unit of sense is the smallest element leading to the establishment of equivalence in translation. A smaller unit will only allow word correspondences. […] Units of sense exist only in discourse; they do not coincide with words, syntagms, collocations or set expressions. As a mental representation – at a rational level, therefore – a unit of sense corresponds to a brief state of consciousness. 

A unit of sense occurs at the instant at which understanding emerges. Units of sense can be observed during the process of simultaneous interpretation. They also occur in the fluent reading of a text but are more difficult to identify because of the fixed nature of written signs and because readers can stop on a word or sentence. Units of sense overlap and meld into one another to form broader senses.